Date

vendredi 20 janvier 2023
Expired!

Heure

14h15

Les Studios Alhambra 20/01/23

Visite guidée des studios Alhambra 78, rue Jean-Jaurès à Rochefort.
rdv 14h15 début visite 14h 30

En savoir plus …

                    15 personnes étaient inscrites pour cette 2ème visite, une 1ère a eu lieu le 6 janvier comprenant 16 personnes. Il est prévu une 3ème visite, voire une 4ème dans les mois à venir, en effet, beaucoup ont montré leur intérêt pour ce lieu faisant partie de l’histoire (contemporaine) de Rochefort, intérêt surtout pour le monde de l’audio et de ses techniques !
Aujourd’hui, c’est un de nos adhérents  – en l’occurrence un connaisseur – qui a accepté de prendre la plume ou plutôt le clavier, à l’issue de la visite, c’est un fait tout à fait exceptionnel qui aura peut-être quelques effets à l’occasion d’autres sorties… Alors si cela peut donner envie à d’autres…
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                  Les Studios, cinéma à l’origine, l’Alhambra resta longtemps inutilisé après sa fermeture (voir historique sur « Savoir plus »). C’est Jacques Demy, lors du tournage des « Demoiselles de Rochefort » en 1966 qui s’en servira chaque soir du tournage pour visualiser les rushes (parties du film tournées chaque jour).
                    L’Alhambra replongera ensuite dans l’oubli pendant 20 ans jusqu’à la visite d’un producteur et d’un ingénieur du son qui, le trouvant parfaitement adapté à leurs besoins ne veulent plus en repartir ! L’Alhambra venait de ressusciter.
                   Après le démontage des sièges, de la coursive et autres aménagements, mais en conservant la scène, c’est maintenant le studio d’enregistrement au rez-de-chaussée que nous visitons accompagnés du régisseur des studios, Xavier Ferrand, notre guide d’aujourd’hui.
Studio d’enregistrement avant rénovation
Studio d’enregistrement et Auditorium de bruitage
                            Notre première impression est déconcertante tant nous avons l’impression de nous trouver dans un « bric-à-brac ». Ici une porte de voiture, un fauteuil de salon, une table, des portes diverses ouvrant sur un mur et là, au sol, un plancher bizarre, recouvert sur une partie de moquette ou de différentes lames de parquet ou de PVC, passant du béton au bitume par des dalles de pierres ou de marbre, etc..  Sur une grande scène des micros sur des perches ou leurs trépieds. En avant de la scène à gauche un écran et à droite en face une table de prises de sons.
                           Nous sommes dans le grand studio d’enregistrement. C’est ici que sont enregistrés les orchestres, les groupes musicaux, les interprètes et chanteurs, chacun disposant d’un ou plusieurs micros pour travailler séparément leur partition afin d’éviter le mélange des sons pouvant entrainer une cacophonie.
Futs de batterie en attente d’enregistrement
C’est aussi dans ce studio que sont produits et enregistrés tous les bruitages d’un film. Le bruiteur, visionnant en temps réel le film monté et projeté sur l’écran mural, va synchroniser les effets sonores tels des bruits de pas, une porte qui claque, de l’eau qui coule, un feu qui crépite, un coup sur une table etc..
                           Située juste à l’entrée de ce grand studio, nous entrons dans la régie postproduction.
Studio Lalo Schifrin
                           C’est ici que les enregistrements seront finalisés. Les murs de cette salle, assez grande, sont recouverts d’éléments de formes et de matières différentes. Ces structures sont destinées à éviter la dispersion et la réflexion anarchique des sons dans le studio qui devient une « chambre sourde ». Ici nous sommes dans l’ère du son numérique. S’en est fini des casques audio, magnétophones ou magnétoscopes à bandes magnétiques et des câbles entremêlés. Devant l’ingénieur du son, plusieurs écrans où s’afficheront les audiogrammes, 2 petites tables de mixage, un puissant ordinateur avec son clavier puis tout autour de lui, des enceintes qui lui permettront d’entendre le son comme s’il était dans une salle de concert ou dans notre salon.
                          Grâce à tous ces outils il va, soit directement pendant les enregistrements musicaux, soit à partir des enregistrements, recalibrer chaque son, sa provenance, son intensité, en séparer quelques uns, en mixer d’autres. Son travail terminé et enregistré numériquement servira par exemple à la diffusion de l’œuvre ou sera dirigé vers la fabrication d’un « master » pour produire des CD audio.
                         Dans les cas de bruitages pour un film, grâce à ses écrans de contrôle et ses tables de mixages, il devra corriger et recaler précisément chaque bruit, chaque bout d’élément sonore, sous la séquence correspondante du film. C’est un travail très long, souvent en présence du réalisateur du film qui pourra demander des modifications. Par exemple il peut se faire qu’une séquence de 2 mn du film nécessite jusqu’à 7 heures de travail pour un rendu parfait.
                          Notre visite se termine par un petit studio de postproduction dédié à la réalisation d’un film. Le travail de l’ingénieur du son et ses outils restent les mêmes mais s’y ajoute en fonction de l’image, la spatialisation qui permettra de diriger les différents sons vers 6 canaux dédiés connus sous le sigle « 5.1 »  C’est ainsi qu’en salle de cinéma nous pouvons entendre une porte claquer à droite (canal 1), le pépiement d’un oiseau à gauche (2) tandis que les acteurs nous parlent de face (3) et qu’un train passe derrière nous de droite à gauche (4 et 5). Tous les sons graves seront envoyés vers une enceinte dédiée (la 1 du 5.1).
Sortie des Studios Alhambra
                         Notre visite se termine avec nos remerciements pour les explications claires,  précises et intéressantes de Xavier. Nous verrons ou entendrons dorénavant un film ou un enregistrement musical en connaissant quelques secrets de leur fabrication. Daniel P.

 

                        Quelques exemples d’interventions récentes des Studios Alhambra : Séries  « Je te promets » saison 2 : bruitage et montage son ;   « Dos Estaciones » de Juan Pablo Gonzales : bruitage, mixage son et étalonnage ; Postproduction du film indien « Toute une nuit sans savoir » ; Film « Mme Bovary » : bruitage ; Klem H enregistrement musique.   Annie R.
Photos de Pascal C.