La Chine – naissance d’un régime et ses perspectives contemporaines
Par Gael de Graverol, docteur en anthropologie sociale et ethnologie.
Rappel de l’avant-propos : Les trois piliers fondateurs de l’URSS – l’industrialisation accélérée, la collectivisation des terres et l’ingénierie politique – furent érigés en Chine avec force, en modèle, par le Grand Timonier(1). Si les résultats économiques et sociaux tirés de l’expérience chinoise du communisme y furent très contrastés, cette politique renforça néanmoins considérablement le pouvoir d’un Etat poussant la révolution de la pensée jusqu’à la négation de l’individu.
Avec les années 1980, la libéralisation de l’économie devait susciter des espérances de printemps rapidement réprimées place Tian’anmen.
Depuis lors, le régime chinois navigue entre croissance économique, consumérisme croissant et virages autoritaires déjouant sans cesse les pronostics des analystes (2).
Rappel historique
(1) Mao Zedong ou Tsé Toung, dirigeant de la République Populaire de Chine de1949 jusqu’à sa mort (1976).
Mao veut une révolution culturelle (« elle aura été une révolution de palais ») ; il veut faire du « nettoyage » dans les rangs du parti (emprisonnements d’intellectuels, violences extrêmes).
En fait, l’agriculture a régressé et une famine s’installe durant les années 1960-1965 ; on constate une mortalité importante et très peu de naissances. En 1966 à 1968, c’est une nouvelle révolution culturelle après avoir voulu supprimer « les 4 vieilleries » (tous les « vieux » symboles ), 1 à 4 millions de morts (constitution des gardes rouges).
(2) Avec Deng Xiaoping de 1978 à 1989 (dit le petit Timonier) : accroissement agricole important et mise en place d’une économie de marché. Mais par ailleurs subsistent des répressions, s’instaurent des camps de travail » le laogaï », goulag chinois ….
Depuis 2013, Xi Jinping est Président de la République populaire de Chine, un des fondateur du Parti communiste chinois. Ce dernier soulignait, dans un discours prononcé à Moscou en 2013, « l’objectif est de développer la consommation intérieure et les échanges avec l’extérieur, sans revenir à la domination qu’ont exercée les Han et les Tang, mais au contraire en contribuant à l’évolution de la civilisation humaine ». Paroles d’ espoir pour les années à venir ? …