Date

vendredi 8 mars 2024
Expired!

Heure

15h00

Les ports Rochefort/Tonnay-Charente

              S’agissant d’une seconde visite au port de commerce pour répondre aux adhérents figurant en liste d’attente, ce reportage reprend en grande partie le premier déjà publié ; quelques ajustements ont été nécessaires, surtout des informations complémentaires relatives au bassin de commerce et son évolution.  
RDV 15 h devant la maison du curiste 1, esplanade Pierre Soumet, Rochefort.
Déroulement : marche jusqu’au bassin de plaisance, puis marche vers le port de commerce. 
  • Kevin Pierson, guide-conférencier du Musée Hèbre
    présentation et histoire des deux ports ;
  • Mme C.,  responsable des affaires financières du port de commerce : présentation de l’activité et son trafic. 
                   13 personnes se sont regroupées pour démarrer cet itinéraire guidé par Kevin, toutes s’intéressées par le patrimoine portuaire qui se découvrira progressivement en excluant la Corderie royale (objet d’autres visites) ; il s’agit donc de la rive droite du fleuve Charente, direction sud. 
              Nous nous dirigeons sur le port de Plaisance, un lieu de promenade et de navigation pour les touristes, qui peuvent ignorer être au cœur de l’histoire de Rochefort et de son Arsenal ; la naissance de ce port en 1666, voulu par Louis XIV, conduit par Colbert du Terron, cousin du Colbert. Il en va de la puissance maritime de la France.13
A l'arrière, Bassin n°1 bordé par le quai aux vivres et ancien commissariat de la Marine
                    Nous démarrons du Quai aux vivres, où se situent les magasins du même nom, de beaux bâtiments construits par François Le Vau, fin XVIIème siècle.
                    Ils entreposent de grandes quantités de marchandises et aussi de bis-cuits (fabriqués sur place), jusqu’à des animaux vivants, tout cela destiné à l’embarquement des navires. 
                   Une parenthèse s’impose : Rochefort étant sans arrêt confronté à son passé, les allers-retours sont inévitables pour expliquer les lieux ici, liés à l’essor de l’Arsenal et de ses activités commerciales.
                   Des creusements sont décidés (milieu du 19ème siècle) pour abriter les bateaux qui subissent les marées, les tempêtes. Jusque là, les quais n’existent pas, ce sont des pentes maçonnées (des perrés), comme on en trouvera longtemps au lieu-dit « la cabane carrée », située aujourd’hui quartier « libération » (premier port marchand), l’envasement a recouvert depuis ces perrés. 
                   Deux bassins à flot sont réalisés (1857 et 1869) sous la mandature de M. Roy-Bry, maire de Rochefort (onze ans de travaux, pour les ports Lapérouse (Bassin n°1) et Bougainville (Bassin n°2). En 1988, les deux ports sont reliés ensemble.
                 La période de guerre ainsi que l’arrivée du chemin de fer ont mis au quasi-abandon les bassins. Des dévasements sont nécessaires, de gros travaux de nettoyage et de creusement (Bassin 2, notamment devenu une « décheterie »). 
                    Au-dessus de l’écluse fermant le Bassin 1, est édifié le pont de Papenburg (ville allemande jumelée avec Rochefort), il s’agit d’un pont basculant permettant de fermer ou de libérer la circulation des voitures sur la route située au-dessus.
Pont de Papenburg donnant accès au bassin n°2 (Bougainville, "Marina")
                 
                 On continue notre parcours en traversant la route pour rejoindre l’avenue V. L.  Bachelar afin de se diriger vers l’entrée sécurisée du Bassin n°3, le Port de Commerce.
               Il a été creusé autour des années 1840, inauguré en 1890, les premiers navires sont en place à partir de 1844. Parallèlement, ouverture en 1857 de la voie ferroviaire (Compagnie d’Orléans), la gare est située à proximité.
               Un siècle plus tard, pour pallier le déficit laissé par la fermeture de l’Arsenal (1926), Rochefort développe l’installation de quelques entreprises industrielles dans la zone située près du port de commerce.  
               L’arrivée du train sera le début d’un changement considérable pour Rochefort jusque là tourné vers le fleuve, il deviendra rapidement une concurrence sévère pour le port de Rochefort.
Ecluse reliant le bassin n°3 à la Charente
 
                  Nous avons rendez-vous avec une personne rattachée à la direction du Port Atlantique Rochefort-Tonnay-Charente, qui nous mène sur un quai non loin du caboteur (voir photo plus bas) en chargement.
                 Le port de commerce a été un port d’Etat (comme l’est aujourd’hui, La Rochelle), puis a été régi par la Chambre de Commerce et d’Industrie jusqu’en 2021. Il relève à présent d’un Syndicat mixte. 7 postes à quai sont disponibles, ouverts 7 jours sur 7, jour et nuit . 5 grues installées pour chargement et déchargement.
                 Dès le chargement effectué (durant 12h environ) le navire peut repartir (absence de docker). 14 agents sont affectés aux manœuvres, 3 officiers de port.          
                 Tenant compte des portes de l’écluse, les navires ne peuvent dépasser une longueur de 116m, une largeur de 16m et un tirant d’eau de 5,70 m (6,50m pour le port de Tonnay-Charente) et sont soumis aux heures de marée.             
                 
 
Capitainerie, pont tournant fermé dans l'immédiat
Au loin, cargo en chargement de ferraille
 
                Eléments (Google ) : Le port se classe au troisième rang des ports français pour l’importation des sciages résineux, au sixième rang pour l’importation d’engrais et au dixième rang pour l’exportation des céréales. Il accueille principalement des cargos chargés de bois de l’Europe du Nord. Les exportations portent principalement sur les céréales, blé et maïs. Le port de Tonnay-Charente reçoit principalement des engrais et du charbon en vrac et expédie des sables et des graviers ainsi que des céréales, principalement du maïs.
                Ce sont 800 emplois occupés directs et  indirects. 
1er cargo, néerlandais, au passage de l'écluse
2ème cargo néerlandais au passage de l'écluse, présence d'un officier de port
               
                Sachant que 750 000 tonnes de marchandises circulent par an dans ce port, on peut facilement comprendre la nécessité d’évolution en structure et en organisation. 
              Pour l’heure, on pourra noter la création d’un nouveau bâtiment de stockage pour le printemps 2024 (acquisition de terrain, quartier Libération) ; la réhabilitation de terre-pleins (quais sud) et une reprise des travaux sur le réseau des eaux pluviales  – jusqu’à fin 2025.
              Autre évolution, avec l’installation du constructeur Nautitech Catamarans, zone des Sœurs à proximité du port ; un accord a été passé pour la mise à l’eau des catamarans depuis le bassin de commerce.
              Au port de Tonnay-Charente : fin des travaux sur l’appontement des céréales et sables par la reprise des poutres de soutènement en béton.
              Pour développer la zone industrielle de Tonnay-Charente et supprimer le trafic de poids-lourds en centre-ville, une voie de desserte portuaire va être créée en 2025.
             Autant dire qu’avec tous ces chantiers, le port de Commerce va voir se augmenter ses activités import- export après avoir connus des baisses de régime durant la période Covid.   
               
                                  
                   Le groupe suit de très près le départ des cargos avant l’accès au pont tournant.
                  Une visite et un parcours réussi et instructif, mêlant le patrimoine ancien et celui tourné vers un avenir prometteur pour Rochefort. Annie R.
Photos de Pascal C., Lyliane M. et Bernadette W.