Visite Station de lagunage de Rochefort
STATION DE LAGUNAGE DE ROCHEFORT
Responsable de la sortie : Annie Ruault
Une quinzaine de personnes à chaque visite sont présentes pour découvrir cette station aménagée à partir de 1987, la plus grande d’Europe. A l’origine, c’est le vœu de la municipalité (Jean-Louis Frot, maire, à l’époque) devant le bénéfice à tirer d’une grande entreprise : toutes les conditions sont réunies : l’immense espace de marais en bordure de Charente ; les heures d’ensoleillement ; le sol argileux nécessaire pour sa perméabilité, enfin, le vent obligatoire pour l’évaporation de l’eau des bassins.
Un guide de la LPO qui nous accueille est chargé de la visite guidée. La station a l’habitude de recevoir du public tout au long de l’année pour informer de son fonctionnement mais aussi des enjeux qu’elle représente : biologiques, écologiques, paysagers, patrimoniaux. Une présentation générale du site est faite à l’intérieur du bâtiment moyennant schémas et carte du site.
A l’extérieur, nous découvrons le traitement physique des eaux usées de la ville de Rochefort : 23 000 habitants. Les eaux usées sont d’origine domestiques, urbaines, industrielles… 110 km environ de canalisations pour ce réseau (celui des eaux pluviales ne passe pas par la station, elles sont purement simplement rejetées).
Ainsi à leur arrivée, les eaux subissent un pré-traitement mécanique de plusieurs phases : dégrillage (passage des déchets au travers de grilles), dégraissage, dessablage. Puis les boues récupérées lors de la décantation vont dans un digesteur. Les réactions chimiques sans oxygène permettent une minéralisation des boues et une production de biogaz (méthane).
Celui-ci alimente un co-générateur produisant de l’électricité et de la chaleur. Rien n’est perdu car la chaleur récupérée est utilisée pour réchauffer les boues. L’électricité sert pour l’éclairage, la climatisation des locaux, etc. Les boues digérées sont valorisées comme compost par les Espaces Verts de la ville.
Après le pré-traitement mécanique l’eau décantée va subir un traitement biologique en étant dirigée vers les lagunes (6 bassins pour le traitement de l’eau et 2 bassins dit LPO pour l’observation d’oiseaux). La circulation de l’eau dans plusieurs bassins de lagunage permet une décantation, une auto-épuration avec la biodiversité : zooplancton, algues et autres plantes, une réoxygénation avec l’action du vent et du soleil. Grâce à la disposition des bassins, l’eau épurée est dirigée vers la Charente et l’océan.
Ce site est par ailleurs très intéressant pour le passage des oiseaux, des milliers d’oiseaux aquatiques (canards, échassiers, grèbes, passereaux… des milliers de canards souchet, fuligules, milouin et morillon, foulques, grèbes, mouettes, sarcelles, avocettes, barges, chevaliers, bécassines… Ces grandes zones dégagées sont tranquilles, propices à la reproduction, à l’hivernage ou simplement au passage des migrateurs.
La visite au mois de mai montre moins de variétés d’oiseaux : chevaliers, foulques, un tadorne (le plus grand des canards).
Au fil des années, notons des nuisances avec la présence de plantes aquatiques, invasives comme la jussie qu’il faut éradiquer car empêchent toute vie de s’installer dans les mares, cours d’eau, etc…
Et par ailleurs, la venue récente de quelques ibis du Nil qui pourraient dégrader l’environnement.
Nous prenons un chemin sur pilotis conduisant à un large bassin pour l’observation des oiseaux (longue vue du guide ou jumelles de chacun).
Parallèlement le guide nous montre à l’aide de son livre les espèces observées.
Retour vers la station après avoir fait un bon tour d’horizon (une heure) d’observation et de découverte sur le traitement en toute autonomie des eaux usées d’une ville, un endroit valorisé où la nature est bien respectée. A.R.
